Journée de lutte contre la misère: une place pour donner?

Les chroniques proposées sur la page d’accueil sont en général de courts textes rapides à lire, illustrant la relationnalité. Depuis la refonte du site en aout 2011, je l’enrichis une fois par mois au minimum.

Seconde Chronique d’octobre : Journée de lutte contre la misère

Au risque de heurter, je ferai l’hypothèse qu’il est parfois trop facile de mettre en avant les conditions matérielles de vie des personnes pour définir la misère,

Pour aider l’autre à sortir de la misère (je n’aborde pas ici la dimension matérielle, on l’aura compris), je dois avant tout lui reconnaître sa dignité d’être humain. Cela passe par ma capacité à créer les conditions qui permettront à la personne, elle aussi, de donner.

Cela est d’autant plus important que la misère provoque une situation de dépendance au bon vouloir de celui qui « aide ».

Parfois, cette dépendance enferme. A trop subir d’injustices, on en prend parfois son parti, et on cherche parfois à en tirer profit. Il n’y a dans ce propos aucune connotation morale, cette attitude relève des risques autodestructeurs que je décris dans mon nouvel ouvrage (don et bientraitance : mobiliser les ressources fragiles).

Pour créer les conditions permettant de donner, le plus simple est souvent de partager des actions réalisées ensemble, voire de mener des projets ensemble. L’abbé Pierre l’avait bien compris : alors qu’il venait d’aider une personne de la rue, celle-ci l’interpellait pour savoir ce qu’elle pouvait faire pour le remercier. « Georges lève-toi et viens m’aider » répondit l’abbé Pierre.

Et lorsque cela n’est pas possible, au moins laissons à cet autre la possibilité de partager – nous donner – un peu de son humanité. Une parole échangée, un regard partagé, ce n’est rien… mais parfois se sentir exister tient à de petits riens.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.