Donner c’est offrir dans un même mouvement sa présence (ce que l’on est) et sa bienveillance (sa disponibilité à l’autre), c’est signifier par cette présence bienveillante que nous acceptons de recevoir un peu de l’autre en nous.
Pour l’éducateur donner c’est accueillir la personne telle qu’elle est, c’est accepter ce qu’elle montre d’elle-même comme point de départ d’un chemin que l’éducateur l’invitera à emprunter. Pour l’éducateur, donner c’est aller au-delà de ce que la personne montre pour chercher les ressources cachées, inexploitées, empêchées, meurtries, c’est reconnaître les blessures mais refuser de se limiter à ce seul constat, c’est donner les moyens à l’autre de son « épanouissement », de sa libération, de son autonomie, c’est participer in fine au processus de reconnaissance.
Donner, c’est aussi provoquer le recevoir de la personne blessée, c’est-à-dire susciter sa disponibilité pour qu’elle accepte de libérer en elle un espace pour accueillir un peu de l’éducateur.
Recevoir c’est autoriser (ce qui nécessite un lâcher-prise) l’autre à nous rencontrer, c’est accepter de donner (d’ouvrir) un peu de soi à l’autre.
Pour l’éducateur, recevoir c’est se sentir concerné par le récit de la personne, c’est accepter de chercher et de se questionner avec elle. C’est abandonner son ‘savoir sur’ pour susciter et accompagner un cheminement qui permettra à la personne de découvrir, solliciter et développer ses ressources personnelles et relationnelles.
prochaine chronique « donner en retour » le 26/10