Relationnalité et rapport de force, est-ce conciliable ?

Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord distinguer la puissance, ce que nous sommes capables d’imposer à l’autre par notre seule force individuelle, et le pouvoir qui donne le droit et les moyens d’agir pour imposer une décision censée servir le collectif (malheureusement ceux qui détiennent le pouvoir sont trop souvent tentés par la puissance).

Le caractère agonistique du don appliqué aux relations permet de créer, lorsque nécessaire, un rapport de force dès lors que celui-ci relève d’une confrontation (et non d’un affrontement –Cf. dernière chronique de 2014). L’ensemble des caractéristiques du don garantissent que ce rapport de force sera mis au service du bien commun, du vivre-ensemble, de l’être-ensemble. Si quelqu’un venait à l’oublier, l’autre et les autres le rappelleraient à ses obligations, du fait des valeurs contenues dans la relationnalité et qui nous obligent : au dialogue, à accepter le principe d’influencer et d’être influencé, à la réciprocité, à l’enchevêtrement du donner-recevoir, à une attention éthique….

La mise en mouvement par la relationnalité des valeurs du don nous conduit parfois, là où nous nous trouvons, à créer des rapports de force pour participer à renouveler un modèle de société et de relations aujourd’hui à bout de souffle.

Prochaine chronique le 18 avril