Prendre soin de l’autre m’enrichit

Lorsque j’accompagne une personne dans le cadre d’une relation d’aide, je ne reçois pas son témoignage pour moi, je le reçois pour elle… mais je ne dois pas craindre de reconnaître que cela peut également, en retour m’enrichir. Au contraire, c’est même une des conditions d’une vraie rencontre. Car lorsque nous nous intéressons à l’autre, nous mobilisons nos propres ressources, nous accumulons de l’expérience, nous développons notre expertise, parfois même nous nous humanisons ! Ainsi en « prenant soin de l’autre » (pour reprendre une expression chère au care), nous nous enrichissons « en retour » (dimension absente du care).

La clinique me permet de m’assurer que je ne reçois pas « d’abord » pour moi, autrement dit que mon intervention n’était pas en définitive et avant tout destinée… à moi ! S’il en était ainsi, nous assisterions à une perversion de la relationnalité. Personne n’est à l’abri de cette « inversion de sens », d’où l’importance de la clinique et du travail d’équipe pour limiter ce risque.

Nb. Certains termes peuvent paraître « techniques » (clinique et relationnalité par exemple). Ils sont présentés dans des chroniques précédentes et bien sûr dans mes ouvrages, en particulier Don et bientraitance mobiliser les ressources fragiles

(prochaine chronique samedi 06 avril)

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