Se confronter ou s’affronter ?

L’affrontement rejette la relation. Avec l’affrontement nous faisons face à ce que nous considérons être de l’hostilité, un danger potentiel. L’affrontement vise à faire plier l’autre, cherche la victoire sans possibilité de revanche, ne lui laisse aucune chance de redresser la tête, de conserver son honneur et sa dignité. L’affrontement cherche l’écrasement et la victoire totale, totalisante, humiliante.

A l’opposé, la confrontation nourrit la relation. Elle s’inscrit dans une perspective agonistique ; nous descendons dans l’arène pour mettre en jeu nos ressemblances et nos différences autour de la visée commune qui nous réunit. La confrontation peut être vive, elle porte avec elle le souci de ne pas humilier et de maintenir le lien. C’est cela qui permet à chacun d’être reconnu dans son droit à défendre son point de vue et à entendre celui de l’autre.

La confrontation participe de l’être ensemble tandis que l’affrontement contribue à faire valoir sa puissance sur l’autre. Nos relations sociales, de travail… ne sont-elles faites que de confrontation ?

Prochaine chronique le 10 janvier : pdf regroupant l’ensemble des chroniques de 2014