Notre humanité relancée par la monstruosité

Une tour Eiffel mêlée au signe de paix, on a peu commenté mais quel beau symbole !

Paris a subi l’horreur entre le 13 novembre. Elle y oppose en réponse la paix, la culture, la convivialité autour d’un verre… cela n’empêche pas la peur ce qui rend la démarche plus belle encore.

Nombreux autour de moi, une fois rassurés pour leurs proches, ont laissé les réseaux sociaux et se sont déconnectés. Ils ressentaient le besoin de libérer une vraie parole, ils expérimentaient à nouveau le caractère essentiel d’humanisation auxquels appellent le soutien mutuel, le partage et la confrontation, les échanges, le dialogue…. et bientôt, car il le faut, le rire.

A tous les niveaux de notre société, l’individualisme a battu en retraite, il n’avait plus prise : les témoins directs de ces tueries, les policiers, pompiers et soignants venus porter secours aux victimes, les politiques (comme le chef de cabinet d’Anne Hidalgo dans le reportage d’envoyé spécial du 19/11 invitant ses équipes à « se dépasser, aller au-delà de nos compétences légales » pour que les familles endeuillées soient dignement accompagnées dans les démarches pour enterrer leurs proches).

Alors suis-je bisounours ? Je ne banalise pas les horreurs commises par ces hommes et femmes ayant perdu leur humanité. Mais j’ai envie de voir l’espoir et comme je le notais dans ma chronique charlie du 24 janvier dernier, saisissons ces événements pour résister à ce qui délie le lien social et agissons pour offrir à nos enfants un autre monde. Nous venons de témoigner que nous en avons les ressources, elles étaient présentes en nous mais tapies. Nous sommes des êtres de relation, des êtres de parole, il faut désormais nous rééduquer au dialogue. Voire et j’assume le paradoxe, l’imposer autour de nous notamment sur nos lieux de travail…

Reprise des chroniques annonçant la publication de mon nouvel ouvrage le 05 décembre