Quand la jouissance remplace le désir

Et si la jouissance menait nos sociétés ? L’individualisme s’imposant, le besoin utilitaire devient le synonyme du désir, une des conséquences est le développement de la jouissance, c’est-à-dire du plaisir pour soi d’où l’autre est exclu ou au mieux instrumentalisé. À l’inverse, le désir est ce mouvement de différenciation initié à notre naissance parce que l’on ne peut plus être en fusion avec celle qui nous a donné la vie. Cette fusion désormais impossible est de fait et fort heureusement, marquée du sceau du manque. Car c’est ce manque que l’on cherche à combler que l’on transforme, que l’on sublime en désir. Le désir ne cherche pas quelque chose, le désir cherche quelqu’un, la perception de cette incomplétude fait de l’homme cet être relationnel porté par le désir. Désir que l’on peut alors caractériser de cette manière : je cherche l’autre pour vivre et advenir à moi-même comme l’autre me cherche pour advenir à lui-même. S’il n’y avait pas de désir la question du donner-recevoir ne se poserait pas.

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