La pédagogie des relations repose sur quatre principes

La pédagogie des relations repose sur quatre principes :

  • favoriser un aller-retour incessant entre pratique et conceptualisation (dynamique de recherche) sans lequel l’ajustement au plus près des personnes et le maintien du sens (perception, signification, direction) de l’intervention se perdraient.
  • Structurer son intervention autour de la relationnalité, laquelle nous « oblige » à une considération réciproque. L’éducateur aura pour tâche d’ouvrir la personne à cette dimension essentielle sans laquelle s’ouvrir à lui-même et aux autres sera rendu plus difficile. La tache de l’éducateur consistera à créer les conditions pour avancer avec la personne d’un même pas, dans une juste proximité lui permettant de découvrir ses ressources relationnelles, de mobiliser les compétences qui en découlent, d’ouvrir d’autres perspectives lorsque l’avenir semble ne devoir déboucher que sur des impasses.
  • La relationnalité s’incarne dans le quotidien de l’accompagnement et de l’intervention. Laquelle s’appuie sur des modalités d’action concrètes qui traduisent quatre formes d’objectifs éducatifs qui demandent à être réfléchis séparément, mais pour mieux les articuler ensuite. On trouvera des objectifs liés :
    • A une aptitude à être en lien pour que vive une relation. L’éducateur privilégiera le dialogue pour approcher cet objectif relationnel. Lequel pourrait se traduire par : « Qu’est ce que je souhaite que la personne perçoive, pour elle et pour mieux être avec les autres, à l’occasion de notre rencontre ».
    • A un apprentissage. Il vise une acquisition suivi d’un résultat attendu et observable. Il pourrait se traduire par : « Qu’est ce que je souhaite que la personne sache faire et qu’est ce qui me permettra de le vérifier »
    • A un progrès intellectuel, au franchissement d’un obstacle cognitif (Cf. le champ de l’éducabilité cognitive). Il pourrait se traduire par : « Qu’est ce que je souhaite que la personne comprenne et dont elle prendrait conscience pour le transférer dans des contextes différents »
    • Au dispositif, cadre d’intervention proposé. Comment dois-je penser et construire mon intervention pour qu’elle soit ajustée à la personne, quelles conditions réunir pour donner toutes les chances à la personne de mobiliser ses ressources, d’atteindre les objectifs fixés, de dialoguer, quelles pratiques professionnelles mettre en place pour favoriser l’atteinte des 3 autres formes d’objectifs ?
  • Toute pédagogie s’évalue, il faut « donner valeur » aux effets de notre intervention, à ce que nous percevons subjectivement mais que nous avons le souci d’objectiver, pour nous ajuster. Nos observations et perceptions, notre expérience, nos liens théoriques, notre connaissance et compréhension du contexte, notre posture clinique… tout contribue à faire faire émerger des indices à partir desquels nous construisons du sens, des hypothèses de compréhension et desquelles découlent des décisions, une mise en œuvre, des effets constatés et à nouveau évalués…
  • Pas de pédagogie des relations sans une confrontation constructive en équipe.

Le « mouvement vers » proposé ici (il peut prendre d’autres formes) qui oblige à considérer « l’autre fragile » pour mieux l’accompagner fait partie de structurellement de l’identité de l’éducateur, qu’il soit spécialisé ou de jeunes enfants. Il ouvre à la complexité, au questionnement, au renouvellement… il a trop de valeur pour que nous le négligions…

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