Ne pas confondre désir et besoin (3)

Chercher sans cesse ce que nous n’avons pas et oublier par là-même ce que nous possédons nous entraîne dans une spirale d’insatisfaction impossible à combler. Qui n’a pas « désiré » tel objet jusqu’au moment où, une fois l’achat effectué, la déception affleure. L’objet n’est pas à incriminer, la déception relève d’un autre processus, d’une dérive qui met sur le même plan besoin et désir.

Le besoin relève de l’avoir et le désir de l’être, le premier renvoie à ce que nous avons ou voulons, le second ouvre à l’altérité.

Nous vivons avec les deux en permanence, il convient seulement de ne pas les confondre.

Or, nous baignons dans un bain de confusion à cet égard, ce qui donne : « Il est normal que l’objet acheté ne réponde pas complètement à mon désir puisqu’il ne peut être comblé. Je n’ai donc pas à être déçu et mon désir (qui est en réalité mon besoin) s’orientera rapidement sur un nouvel objet ». On saisit mieux alors le besoin compulsif de ces hordes de personnes attendant l’ouverture du magasin le premier jour des soldes…

Confondre besoin et désir, c’est s’épuiser à combler un puits sans fond, car plus le besoin s’impose à nous, moins nous pouvons le combler et plus nous en devenons l’esclave. Le besoin confondu avec le désir nous éloigne de l’être et de l’autre.

Nb. Conférence à l’EFPP 22 rue cassette 75006 le 10 avril dans le cadre des premières JASE en partenariat avec les éditions Chronique sociale : rencontre et accompagnement. info@efpp.fr et sur le site de ww.EFPP.fr rubrique JASE

Prochaine chronique le 12 avril