Oser la rencontre, le moment de l’initiative et de la prise de risque généreuse

Il faut oser la rencontre, oser prendre l’initiative, oser le risque généreux qui cherche à rencontrer l’autre. Enonçons une évidence : nous ne rencontrerons l’autre qu’à la condition d’agir. C’est la raison pour laquelle, avant de nous intéresser aux points d’attention qui nous permettront de créer les conditions de la rencontre, je voudrais insister sur ce moment où nous nous engageons personnellement vers l’autre.

La relationnalité colore ce mouvement vers l’autre. Mouvement qui est d’abord une prise de risque, car nous ne savons pas comment il sera reçu. Le souhait de se lier est porté en effet par une attention et une intention à l’autre, que celui-ci n’est pas obligé de partager ou tout simplement d’accueillir pour ce qu’elles sont ou veulent être.

Pour autant sans cette prise de risque, aucune rencontre ne serait possible. Du fait de sa mission d’accompagnement, il revient à l’éducateur de prendre l’initiative de la rencontre dans une prise de risque qui prend appui sur trois caractéristiques que sont le geste, la sollicitude et la confiance.

L’expression active de ces caractéristiques prises dans l’action, ouvre à une générosité professionnelle sur laquelle l’éducateur ne peut faire l’impasse. « La générosité se situe dans ce mouvement d’authenticité de l’éducateur qui cherche la rencontre de l’autre. Elle se nourrit de la confrontation des subjectivités qui autorise de part et d’autre les engagements sans les certitudes » (Ph.Poirier 2013, p73).

Oser la rencontre en posant des gestes, en faisant preuve de sollicitude, en choisissant la confiance… nous reviendrons sur ces trois caractéristiques dans les chroniques  à venir (prochaine chronique le 23 mai 2014)